Épisode 5

Anxiété et stress au travail: comment s'y attaquer?

Vivre du stress, c’est normal. Toutefois, lorsque celui-ci devient omniprésent au quotidien, il faut le verbaliser et l’adresser. Découvrons les moyens d'apprivoiser le stress et comment naviguer à travers les phases plus anxieuses de nos vies professionnelles.

Stéphanie
Bergot

À propos

Saviez-vous que notre cerveau perçoit des peurs dites « fictives » au même titre que les peurs appelées « réelles » ? Les statistiques démontrent que 10% de nos peurs seraient fondées sur des menaces réelles, alors que 90% seraient de nature imaginaires. Dans cet épisode, Stéphanie Bergot, fondatrice de Catalyseur de potentiel et coach en neurosciences appliquées, aborde les facteurs majeurs d'anxiété au travail aujourd’hui et les outils pour mieux vivre avec le stress dans notre quotidien. On y découvrira comment travailler la conscience de nos peurs pour favoriser une meilleure gestion du stress et ses causes.

Notre invitée

Stéphanie Bergot

Fondatrice, Catalyseur de potentiel

Détentrice d'un diplôme de coaching en neurosciences appliquées et d'une maîtrise en gestion des entreprises culturelles, Stéphanie Bergot est coach en neurosciences appliquées et directrice du projet de soutien aux femmes entrepreneures à l'École des entrepreneurs du Québec. Stéphanie est la fondatrice de Catalyseur de potentiel, une communauté de spécialistes en coaching tournée vers l’humain ayant comme objectif de guider les professionnels vers leur plein potentiel.

Vivre du stress, c’est normal

Il faut d’abord comprendre que le stress ne disparaîtra jamais. Nous devons trouver les moyens de l'apprivoiser et apprendre comment naviguer à travers les phases plus anxieuses de nos vies.

À la base, les symptômes physiques du stress sont exactement les mêmes que ceux ressentis lors de l’excitation (le rythme cardiaque et la respiration s’accélèrent, l'apparition de la transpiration, etc.).

La différence entre le stress et l’excitation? La perception que l’on a de ce qui se produit.

Par exemple, un « bon » stress serait celui ressenti avant une performance. Rares sont les athlètes qui ne ressentent pas un niveau de stress avant une compétition, un artiste avant de faire une entrée en scène, un étudiant avant de passer un examen. Le point commun de ces exemples est que chacun vit une situation de stress en toute conscience, et dans un niveau de confiance de ses compétences pour performer.

Bien que l'on normalise le fait de ressentir du stress au quotidien, lorsque celui-ci devient omniprésent et paralysant, il faut l’adresser.

Peur réelle ou peur fictive?

Saviez-vous que le cerveau perçoit des peurs dites « fictives » (ou projetées) au même titre que les peurs appelées « réelles » ? Les statistiques démontrent que 10% de nos peurs seraient fondées sur des menaces réelles, alors que 90% seraient de nature imaginaires.

  • Un exemple commun de peur « fictive » serait la peur de parler en public.
  • Un exemple de peur dite « réelle » serait la peur ressentie si nous nous retrouvions face à face avec un ours.

Le cerveau ne ferait ici pas la différence entre la peur fictive et la peur réelle. La peur de parler en public et la peur ressentie lors d'une situation de danger réel seraient de la même intensité, bien que le poids de la menace diffère largement. 😉

Pour ce qui est de la peur de parler en public, le stress ressenti serait fondé sur de la spéculation de l'inconnu, par exemple se dire la fameuse phrase : « est-ce que tout va bien aller? ».

La bonne nouvelle est que nous pourrions entrainer notre cerveau à « trier » nos peurs pour favoriser une meilleure gestion du stress. Autrement dit, il s’agirait de travailler la conscience de nos peurs.

Il n’y a pas de changement sans conscience

Démystifions d’abord une chose : la conscience n’est pas synonyme de connaissance.

Par exemple, si la connaissance était la cause de la décision de prendre une action, personne ne fumerait la cigarette. Dans cet exemple, malgré qu’il soit bien connu que ce soit nocif pour la santé, les gens continuent quand même d’en consommer.

Une analogie pour expliquer la conscience serait celle-ci : le médecin nous annonçant un diagnostic de maladie grave reliée à notre consommation de la cigarette. À ce moment, nous passerions d’un état de connaissance (« je savais bien que la cigarette pouvait être toxique ») à un état de conscience (« la cigarette menace gravement ma santé »).

Tout changement à instaurer, y compris ceux qu'il faut apporter pour mieux gérer notre niveau de stress d’anxiété, sera initié par une prise de conscience.

Bien souvent, on observe que ce sont les gens qui remarquent un comportement sensible chez une autre personne avant même que cette dernière ait pris conscience de son comportement ou de sa sensibilité.

Ce que l’on perçoit nous-mêmes chez soi reste souvent en surface à moins de pratiquer l’introspection (« Pourquoi je ressens cette émotion aujourd’hui? Pourquoi ai-je réagi de cette façon lors de cette situation? »).

Pour mieux vivre avec le stress et diminuer l'anxiété, il faut identifier les causes et les conscientiser.

Deux facteurs majeurs de stress au travail aujourd’hui

La perception d’impuissance

Le facteur de stress le plus connu, que ce soit dans un contexte de travail ou dans la vie personnelle, est une perception d’impuissance vis-à-vis une situation.

La perception d’impuissance se manifeste lorsque l'on a l’impression de se retrouver dans l’incapacité d’agir ou de ne pas avoir de contrôle sur ce qui pourrait se produire.

L’évitement

Le problème avec l’anxiété, c’est bien souvent (pas toujours) l’évitement.

Lorsqu'on souffre d'anxiété et de stress, on choisit parfois d'éviter de prendre conscience de leurs causes, provoquant ainsi un inconfort émotionnel. L'évitement crée alors de la confusion et de l’inaction pour comprendre et verbaliser nos vulnérabilités face au stress.

Voici quelques habitudes à explorer pour mieux vivre avec le stress:

• Revenir dans le moment présent: Lorsque nous entreprenons une action, notre focus n’est pas sur notre sentiment de stress, mais bien sur cet espace mental dans lequel nous nous trouvons. Des exemples simples pourraient être de pratiquer la respiration avec la cohérence cardiaque (moyen de guider notre respiration avec nos battements de cœur) ou de pratiquer la gratitude.

• Pratiquer la force de l’intention: Pour aider à éviter de faire de l’évitement face à notre stress et anxiété, la neuroscience démontre que le concept de l’intention (« J’ai l’intention de … ») serait une approche qui permet au cerveau de créer un focus sur une action spécifique pour la réaliser. On pourrait se dire par exemple : « J’ai l’intention de bien dormir ce soir pour me sentir reposé demain. »

• Visualiser nos peurs: Dresser une liste de nos peurs, comprendre les raisons pour lesquelles elles nous hantent et quelles seraient les conséquences si elles se réalisaient, aideraient à relativiser et à les voir sous une perspective plus rationnelle. L’humain adopte souvent un comportement d’évitement dans la prise d’action face à ses peurs et les causes qui le rendent anxieux.

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